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  • Récit : 6 ans à bord d’un vaisseau spatial

     

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    Récit : 6 ans à bord d’un vaisseau spatial

    Jeudi 13 décembre 2012

    Par milena

     L’étonnant témoignage d’un paysan poitevin après six années passées à bord d’un vaisseau de l’espace

    Voici un étrange document qui relate le témoignage en forme de testament d·un paysan poitevin ayant vécu au siècle dernier. Totalement illettré dans sa jeunesse, il avait acquis mystérieusement de grandes connaissances et finit par révéler à son fils juste avant sa mort qu·il avait séjourné à deux reprises à l·intérieur d·un vaisseau extraterrestre, durant une période totale de six années. À l·époque du début des faits, bien avant la seconde guerre mondiale, le mot « extraterrestre » n·existait même pas encore, et a fortiori des néologismes tels qu·« Aliens », « Zétas » ou encore « petits Gris ».

    Il semble bien cependant, au vu de son témoignage, que le vaisseau dans lequel séjourna ce paysan pendant cette longue période était habité par des êtres qui n·avaient rien d·humain, mais rien non plus de terrifiant, comme pourraient se l·imaginer ceux qui ont encore une vision dualiste et manichéenne des civilisations de l·espace. Non, il n·y a pas d·un côté Ashtar Sheran à la tête des bons extraterrestres, ceux qui ont une forme humaine comme nous et qui seraient nos alliés virtuels, et de l·autre les Gris, les Reptiliens et toute la faune des mécréants de l·espace.

    En réalité, les choses sont bien loin d·être aussi simples !

    Ce qui se passe actuellement, c·est que notre humanité est progressivement en train d·émerger dans une communauté plus étendue de vie intelligente. Plusieurs races extraterrestres et plusieurs organisations formées de diverses races nous « visitent ». Leur va-et-vient est devenu constant depuis une cinquantaine d·années.

    Ces visites de notre planète ont d·ailleurs eu lieu depuis la nuit des temps, mais la fabrication d·armes nucléaires par les humains et la destruction progressive de notre environnement naturel ont attiré vers notre planète certains êtres, dont la survie même pourrait s·avérer menacée en cas de cataclysme planétaire. Même si ceux dont il va être question sont d·apparence un peu grotesque, selon nos critères, et qu·ils n·ont ni sentiments ni émotions, cela semble largement compensé par leur extraordinaire intelligence.

    Un assez bon exemple en est qu·ils se méfient beaucoup du concept de « démocratie » dont continuent de se gargariser la plupart des habitants de notre planète. Selon eux, pour chaque problème il ne peut y avoir qu·une réponse possible : celle qui est la plus rationnelle et la plus logique. « Si un problème se présente, il n·ont pas besoin de communiquer et encore moins de polémiquer entre eux ; tous sans exception trouvent en même temps la réponse la mieux adaptée ! »

    Au moment où notre humanité s·apprête à pénétrer dans un champ plus étendu de l·expression de la vie, où évoluent des êtres que nous n·avons pas encore appris à connaître, il ne fait aucun doute qu·un témoignage tel que celui de ce fils de contacté soit d·un immense intérêt pour chacun d·entre nous«

    Introduction

    Cher ami lecteur, je vais vous raconter une étrange histoire. Auparavant il faut en tracer le contexte. Pour ce qui me concerne, je suis fils unique. Mon père et ma mère étaient des ouvriers, mes grands-parents paternels, des paysans. Entré en 1951, à seize ans, dans une école militaire, j’ai effectué une carrière militaire outre-mer pendant vingt-sept ans. C’était l’époque des guerres dites coloniales. Je ne venais donc que rarement chez mes parents. Par la suite, je me suis engagé comme humanitaire dans une grande O.N.G. internationale. De ce fait, j’ai vécu longtemps en Afrique et au Moyen-Orient, chargé entre autres de camps de réfugiés. Cela ne fait pas de moi un spécialiste des OVNI ou autres extraterrestres. Pendant la seconde guerre mondiale, j’étais encore très jeune, mais en ai conservé un souvenir vivace. Par exemple, je me souviens très bien de la disparition de mon père en 1942 et de son retour en 1945. J’entends encore les discussions de mes parents au sujet d’une valise d’argent. Placé chez ma grand-mère de 1942 à 1944 pour permettre à ma mère de travailler après la disparition de mon père, j’ai connu par elle la première disparition de mon père, de 1928 à 1931.

    Pendant toutes ces années où je vivais en Afrique ou en Asie, je n’avais des nouvelles de mes parents que par courrier. C’était toujours ma mère qui répondait. Une lettre très courte, car elle n’était pas très instruite elle non plus. Mon père, je le savais, m’aimait bien, mais n’écrivait jamais. Pour moi c’était un homme bon, mais fruste. À la mort de mon père à l’hôpital de Poitiers, j’ai découvert avec beaucoup de surprise dans la poche de son blouson une lettre qui m’était adressée. Ce n’était que quelques feuillets manuscrits. Il semble qu’il n’a pu terminer son récit avant de mourir.

    Ce qu’il racontait était stupéfiant. Il me disait connaître fort bien des extraterrestres avec qui il avait vécu plusieurs années et me donnait quelques détails sur sa vie avec eux. Ces feuillets manuscrits, je les connais par coeur, car je les ai lus et relus de nombreuses fois. Je n’ai jamais su quoi en faire et quoi en penser. Les publier ? Je n’ai pas osé en parler à qui que ce soit, par peur des moqueries.

    Un temps, c’est vrai, j’ai pensé écrire un article dans un journal. Auparavant je voulais prendre l’avis d’un spécialiste, un homme de science, mais d’Afrique où je résidais, ce n’était guère possible. Quoi qu’il en soit, personne ne m’a répondu. J’ai donc renoncé. Laisser moi aussi une lettre à mon propre fils pour lui retransmettre celle de mon père l’aurait plongé dans le même problème que moi. Mais maintenant, vieux à mon tour, je suis moins sensible à l’opinion des autres, j’ai donc décidé finalement de publier ces feuillets. A vous de juger si j’ai bien fait. Je n’ai absolument rien changé au récit de mon père. J’ai simplement tapé son manuscrit tel quel, l’expurgeant des considérations familiales. Comme cette lettre était écrite sans plan, considérations familiales et renseignements sur les extraterrestres mélangés, j’ai pensé un moment remettre son récit en forme. Finalement, sans le vouloir, j’aurais pu le déformer. Il est probable que, malade, il écrivait quand il le pouvait et en cachette de ma mère et qu’il tenait à me raconter son histoire avant de mourir. J’ai simplement ajouté quelques annotations pour la compréhension, car la plupart des lecteurs ne connaissent pas l’environnement social de l’époque.

    Le récit de mon père remonte à l’année 1928.

    La vie à la campagne était bien différente de maintenant. Les conditions de vie n’ont commencé à changer qu’après la seconde guerre mondiale, vers les années cinquante. Les choses relatées par mon père se sont passées bien avant l’ère des ordinateurs et de la télévision. Des mots comme extraterrestres, ovni, ou soucoupe volante, personne ne les avait entendus. Les enfants n’allaient à l’école que jusque vers douze ou treize ans, et encore, pas régulièrement. En effet, les paysans n’utilisaient que la force des bras et celle des chevaux pour tous les travaux. Les enfants remplaçaient souvent la mère pour garder les vaches au pré lorsqu’elle était elle-même occupée à d’autres travaux urgents. Eux encore qui trayaient les bêtes le soir, à la main bien entendu. La vie était dure pour tous, et plus encore pour les paysans non propriétaires de la terre. C’était le cas de mon grand-père. Il est bien évident que les enfants de la campagne étaient très peu éduqués. Ils parlaient un français mêlé de patois. La plupart des paysans n’ont pu investir dans la mécanisation. Beaucoup n’étaient pas propriétaires de leur terre.

    Leurs enfants sont devenus ouvriers à la ville. N’ayant aucune qualification, ils étaient condamnés à rester tout en bas de l’échelle sociale. Mon père était membre de ce prolétariat. Mon père comme ma mère étaient des ouvriers complètement incultes. Mon père en particulier savait à peine écrire. Il ne lisait que le journal local et quelques bandes dessinées du genre Tarzan. Il n’écrivait que quelques cartes postales à la famille. Il ne savait pas conduire une voiture et ne fréquentait personne, semblait-il, à part quelques voisins ou quelques collègues ou anciens collègues de travail. J’ai encore l’image d’un homme humble, toujours vêtu d’un bleu de travail. Quelqu’un toujours prêt à enlever sa casquette devant un patron ou un petit chef. Alors, comment l’imaginer m’écrire une lettre « bien léchée » pour me dire que de 1928 à 1931 et de 1942 à 1945 il était chez les extraterrestres ? C’est impensable. Et pourtant c’était bien son écriture.

    Sa première disparition, en 1928, j’en avais eu connaissance par ma grand-mère. Un jour que j’étais plus insupportable que d’habitude, elle m’a dit quelque chose comme « reste donc tranquille un peu, tu vas m’en faire voir comme ton père quand il était jeune ». Comme j’insistais pour savoir ce que mon père avait fait autrefois, elle a fini par me dire qu’un jour de 1928, il avait laissé les vaches qu’il était sensé garder au pré et était parti pour ne revenir tout aussi subitement que trois ans après. En ce temps-là, il arrivait que des jeunes gens partent quelque temps voir du pays. Ils gagnaient leur vie, allant de ferme en ferme, se proposant comme travailleurs occasionnels. On disait « valets de ferme » à cette époque. Mais jamais ils ne partaient sans informer les parents, et au moins, ils donnaient de leurs nouvelles. Une simple carte postale en général, mais ainsi la famille ne s’inquiétait pas trop. Mais pour mon père, non. Il était revenu comme il était parti, subitement, et n’avait donné aucune nouvelle entre ces deux dates. Il ne parlait jamais, paraît-il, de ce qu’il avait fait pendant tout ce temps. Il semble que ma grand-mère lui en avait gardé une petite rancune.

    Sa seconde disparition, c’était en 1942, et je m’en souviens très bien. Les Allemands occupaient la France et nous habitions Poitiers en zone occupée. Un soir, mon père n’était pas rentré. Le lendemain non plus. Ma mère, comme les voisins, ont supposé qu’il avait été arrêté par les Allemands dans une rafle. Ma mère n’a jamais osé se renseigner à la police et encore moins à la Kommandantur. Sans aucune ressource, elle s’est organisée autrement. Me confiant à ma grand-mère à la campagne, elle a trouvé un emploi dans une usine de munitions tout en faisant quelques ménages de temps à autre chez des particuliers.

    En 1945, en pleine nuit, quelqu’un tambourinait à la porte et une voix appelait ma mère « Germaine, Germaine ». C’était mon père. Vêtu de son éternel bleu de travail, plus une veste de soldat américain, il avait deux musettes bourrées d’argent français et une petite valise avec ses affaires personnelles. Il venait de la gare où arrivaient tous les jours des prisonniers ou déportés récemment libérés. Il a confirmé qu’en effet, pris dans une rafle en 1942, il avait été envoyé le soir même en Allemagne pour travailler dans une usine de munitions. Pour l’argent, il avait une explication plausible. Mon père a mis l’argent dans la valise, celle-ci sur l’armoire, et dit à ma mère qu’elle pouvait se servir de cet argent. Puis plus personne n’en a parlé.

    Peu de temps après, en 1946 peut-être, le gouvernement a décidé de remplacer les anciens billets par des nouveaux. Cet échange devait se faire dans les banques. Les petites gens n’avaient jamais mis les pieds dans une banque. Dans la rue, il se disait aussi que cette opération visait à détecter les profiteurs de guerre. Ma mère, qui avait toujours peur de la police en particulier, et de l’administration en général, voulait brûler cet argent, disant qu’elle avait toujours su que cela n’apporterait que des ennuis, qu’elle ne pourrait pas prouver que ce n’était pas de l’argent provenant de trafics, et ainsi de suite. Ce fut une belle scène de ménage.

    Papa s’est opposé à ce qu’on brûle cet argent et disait qu’il allait s’occuper de le changer. Ma mère, qui savait bien que papa était complètement ignorant de ces choses-là, pas du tout convaincue et même très inquiète, l’a laissé faire, car après tout c’était son argent. Le dimanche suivant, emportant ses musettes, il partit en mobylette pour ne revenir que le soir, ses sacoches pleines de nouveaux billets. Mon père lui a dit qu’il s’était entendu avec son patron et que ce dernier lui avait fait le change. Un peu bizarre qu’un patron change une quantité pareille de billets avec un de ses manoeuvres. Bon. Ma mère s’est contentée de mettre la valise sous l’armoire et non plus dessus et n’a rien dit, mais son visage en disait long. Mon père ne savait pas conduire une voiture, mais il aimait bien rouler avec sa mobylette. Très souvent, le dimanche, il allait visiter un village nouveau de la région. Il faisait de longs trajets. Par exemple, de Poitiers, il allait visiter le village d’Oradour-sur-Glane.

    Au cours de ses rares congés, il lui arrivait d’aller à la mer. Pour le travail il roulait beaucoup aussi. Il était employé sur des chantiers de construction. A la pioche, il creusait des tranchées. Souvent son patron l’envoyait sur des chantiers éloignés, à vingt ou trente kilomètres. Il partait très tôt le lundi matin et ne revenait que le samedi. C’est du moins ce qu’il disait, car bizarrement il n’arrivait pas à avoir de fiches de paye. Ma mère ne disait rien mais supposait qu’il lui arrivait de travailler au noir.

    Je savais que mon père, le samedi, aimait bien aller au marché, seul, pour acheter du fromage de chèvre et du saucisson de campagne. Je savais aussi que lorsque j’étais en permission, il aimait bien me voir en uniforme. Apparemment il était fier de moi.

    Un jour donc, c’était en 1955, revenant d’Indochine, j’étais en permission. Habillé de mon plus bel uniforme, j’ai décidé de le rejoindre au marché pour lui faire une surprise. Arrivant dans son dos, je le vis discuter avec des gens qui, d’après leur costume, ressemblaient plus à des cadres de haut niveau qu’à des ouvriers. Avant qu’il s’aperçoive de ma présence, j’ai entendu mon père parler sinus et cosinus avec ces gens. Il semblait très à l’aise. Je ne savais même pas qu’il connaissait ces mots. M’apercevant, il fut très gêné, m’a-t-il semblé, et, me présentant rapidement à ces gens, nous sommes partis, prétextant les achats à faire. Je n’ai pu m’empêcher de lui dire que je ne le savais pas si savant. Mais, en riant, il m’a dit « tu vois, on en apprend des choses sur Tarzan ». J’ai trouvé ça bizarre, mais enfin pourquoi pas !

    En 1985, j’étais en Afrique lorsque l’on m’a informé par fax que mon père était gravement malade et hospitalisé. Je suis arrivé deux jours avant son décès. Comme mon épouse était restée seule dans un camp de réfugiés mal sécurisé, je ne pouvais m’attarder en France. Je ne suis donc resté que quelques jours, le temps de régler les funérailles et prendre quelques dispositions pour ma mère. À l’église comme au cimetière, j’ai été surpris du nombre et de la qualité des personnes présentes. Je savais mon père très apprécié de son entourage, mais je ne comprenais pas comment il pouvait connaître tous ces directeurs de ceci ou ces directeurs de cela. Un m’a même dit en présentant ses condoléances que la mort de mon père était une grande perte pour lui car il l’avait beaucoup aidé dans ses recherches en mathématiques. Les voisins de mon père, tous des petites gens, ne connaissaient pas ces personnes. C’est peu après que j’ai trouvé dans son blouson une grande enveloppe grise, avec quelques feuillets manuscrits. Sur l’enveloppe il était bien écrit qu’elle était pour moi, son fils. Mon père n’écrivait pas beaucoup, mais c’était bien son écriture. De plus, les considérations sur la famille ne pouvaient venir que de lui. Quelle stupéfaction! Cette lettre « bien léchée » dénotait un esprit cultivé.

    Très étrange, il m’expliquait tout de go qu‘il avait été enlevé par des extraterrestres en 1928, vécu avec eux jusqu’en 1931. Il racontait quelques détails sur ce séjour et comment et pourquoi il était revenu sur Terre.

    Il était reparti en 1942 et revenu avec la « navette » en 1945. Il racontait comment « on » lui donnait de l’argent pour lui et ma mère.

    Il était navré d’avoir raté son départ définitif en 1979, ce qui le condamnait à rester sur Terre, alors qu’avec les extraterrestres il pouvait vivre très longtemps. Apparemment la mort l’a surpris avant d’avoir pu tout raconter. Depuis, cette lettre me trouble beaucoup car elle ne « colle » pas avec la personnalité de mon père, et son absence d’éducation. Voici donc le récit de mon père.

    Six ans chez les extraterrestres

     » Mon cher R., Cette lettre va beaucoup t’étonner, mais c’est bien moi, ton papa, le rédacteur. Même si les médecins ne me le disent pas nettement, je vais mourir bientôt. J’espère seulement avoir le temps de te raconter mon histoire et si possible te donner quelques détails pour satisfaire ta curiosité. Il n’est pas impossible que dans les années à venir, des gens voient des choses bizarres dans le ciel, aussi je vais te dire de quoi il s’agit, car moi je sais.

    J’ai vécu chez les extraterrestres plusieurs années en deux fois. En 1979, je devais partir à nouveau et cette fois définitivement, mais je n’ai pas pu. Je le regrette, car j’aurais eu une longue vie. Je t’expliquerai dans les pages suivantes.

    Un après-midi de 1928, je gardais nos vaches dans un pré. Appuyé sur un bâton, je rêvassais. Tout à coup, une sorte de couvercle de lessiveuse est tombé à trois ou quatre mètres de moi. Aucun bruit, j’ai seulement vu l’objet. Aussitôt, il y a eu un grand éclair rouge et vert et ce couvercle de lessiveuse est devenu un énorme engin, gros comme un camion, de couleur grise mais scintillant.

    Ensuite deux petits bonhommes nus comme un ver, traversant la paroi, m’ont attrapé et m’ont tiré à l’intérieur de l’engin. Aussitôt couché, j’ai été recouvert, je ne sais comment, d’une sorte de gélatine et j’ai perdu contact avec l’environnement. Le tout a duré quelques secondes.

    A l’époque, personne ne parlait d’extraterrestres. Et pourtant, je venais d’être enlevé par eux. Combien de temps a duré le voyage, je ne sais pas. J’ai le souvenir de ne pas m’être vraiment évanoui, de ne pas être angoissé, simplement de sommeiller, ne voyant et n’entendant rien. Frotte-toi les yeux, mais c’est vrai. À un moment, d’un seul coup, la gélatine a fondu et j’ai entendu une voix me dire en français « N’ayez pas peur, il ne vous arrivera aucun mal. Traversez la paroi. Passez la main et vous verrez que vous le pouvez. Allez-y ». Et c’est ainsi que je me suis trouvé dans une grande salle ronde, à côté de l’OVNI. On dit comme ça maintenant.

    Devant moi, une foule de Terriens nus me regardaient en souriant. Plus loin à travers le mur un peu brillant, je pouvais voir des petits bonhommes grisâtres, nus eux aussi. C’étaient les extraterrestres. Comment te les décrire ?

    Environ un mètre de haut, couleur gris clair, pas de cheveux, des yeux ronds et fixes, visage figé, bouche en forme de O, pas de nez mais deux petits trous recouverts d’une peau translucide. Pas d’oreilles, mais à la place deux petites bosses translucides aussi. Pieds et mains comme toi et moi. Pas de sexe, mais une petite bosse à la place. Voilà à quoi ils ressemblent.

    Pendant que nous nous regardions les uns les autres, dans un éclair l’OVNI a non pas disparu, mais s’est rétréci d’un seul coup pour ne devenir que gros comme, disons, une pomme. J’abrège beaucoup, car je ne suis pas certain de pouvoir tout te raconter. Et puis les Terriens, du moins ceux parlant français, m’ont accompagné dans les locaux réservés aux Terriens. Curieusement je n’étais ni fatigué et n’avais ni faim ni soif. La présence d’autres Terriens était rassurante. C’est ainsi que la curiosité l’a emporté et que ma nouvelle vie a commencé.

    Les murs d’énergie

    Je me suis retrouvé dans un local blanc tout rond, sauf le plancher qui était plat. Apparemment je respirais normalement, n’avais ni chaud ni froid, me déplaçais aussi facilement que sur Terre. J’avais une foule de questions à poser. Très vite, les Terriens parlant français m’ont expliqué les principales choses que j’avais besoin de savoir tout de suite. D’abord, dans mon local, n’importe quel endroit de la cloison courbe et molle pouvait servir de « mur d’énergie ». En mettant la main comme ceci ou comme cela, on pouvait soit la traverser pour aller de l’autre côté, soit y enfoncer les doigts pour la tirer vers soi. On pouvait encore, si on le désirait, voir à travers. Dans ce cas, elle devenait transparente comme un miroir scintillant.

    C’était aussi le moyen d’accès au cerveau central pour demander quelque chose ou étudier. A ce sujet, on m’a dit que plusieurs instructeurs parlant français viendraient me voir quand je le voudrais. Ils ne pourraient entrer dans mon local car ils n’utilisent pas d’oxygène dans leurs locaux. En effet, les extraterrestres ne respirent pas, ne s’alimentent pas, ne dorment jamais, ne se reproduisent pas, travaillent toujours. Ils sont cependant toujours disponibles pour nous si nous les appelons au mur d’énergie. Nous les Terriens pouvons manger normalement, car les extraterrestres reproduisent tout à partir d’un modèle que ramènent de la Terre les navettes, aussi bien les aliments que des journaux, par exemple… Pour me laver, pas besoin d’eau. Il suffisait d’aller à la salle commune, se mettre en un endroit déterminé du mur d’énergie, et instantanément une sorte d’aspirateur me débarrassait de tout, y compris barbe et poils.

    Le monde des Extraterrestres – mon instruction

    Au fur et à mesure que j’avance dans mon récit, je me rends bien compte des difficultés. En premier, je ne suis pas certain de pouvoir tout te dire avant ma fin de vie.

    Par ailleurs, si je dois te décrire les connaissances en sciences des extraterrestres et leur technicité, il me sera difficile de trouver les mots. En effet, certains concepts sont complètement inconnus sur Terre. C’est un peu comme si je devais, devant le tableau d’un peintre, décrire la couleur rouge à un aveugle de naissance. Rassuré par les autres Terriens du vaisseau, j’étais moins inquiet sur mon sort.

    De plus ma curiosité était forte. J’avais de plus en plus besoin d’en savoir plus sur ces extraterrestres. Mais c’est vrai aussi qu’il m’arrivait de penser à mes parents qui devaient se faire du souci. Un certain temps après mon arrivée, d’un seul coup, un extraterrestre apparut dans un cercle de lumière sur le mur d’énergie. Aucune différence avec ceux déjà vus à mon arrivée, si ce n’est qu’il portait une sorte de boîte lumineuse sous la tête. Je dis sous la tête, car son cou était à peine visible. Il restait debout, presque sans bouger, sans doute pour me laisser le temps de m’habituer. C’est ainsi que je me suis aperçu que je pouvais traverser son image et me retrouver derrière lui, de l’autre côté du mur. Une fois face à face lui et moi, il commença à parler en français, ce qui me permettait de voir que sa bouche ne bougeait presque pas. – Je suis venu vous parler, car vous avez beaucoup de questions à poser.

    Nous viendrons vous voir très souvent. Nous allons vous instruire de tout ce que vous avez besoin de savoir et de tout ce que vous voudrez connaître. Nous répondrons à toutes vos questions mais surtout, vous pourrez interroger le cerveau central par l’intermédiaire du mur d’énergie sur tout ce que vous voudrez savoir et autant de fois que vous le voudrez. Toutes nos connaissances y sont stockées et pour vous en français. Comme vous avez besoin d’air, vous ne pourrez pas venir chez nous. Même moi, pour vous parler, je dois porter cette petite boîte qui me délivre l’air nécessaire pour cela. Quand vous aurez épuisé les questions personnelles, votre instruction proprement dite commencera à votre rythme. Mais vous verrez, ce sera très rapide. Votre motivation sera la curiosité. J’ai aussitôt posé une foule de questions en vrac, et autant que je me souvienne, d’une manière pas très claire. Il m’a laissé parler sans jamais m’interrompre ni jamais marquer une émotion quelconque. Comme je le verrai par la suite, le visage des extraterrestres est toujours figé et les yeux fixes.

    En dépit de ma curiosité, beaucoup de séances ont été nécessaires pour que je comprenne les réponses. Au départ mon niveau d’instruction ne me permettait pas de tout appréhender. Autant que je m’en souvienne mes questions étaient souvent émaillées de patois. Jamais cependant mon interlocuteur ne m’en a fait la remarque. Ce n’est donc que petit à petit et en même temps que mon instruction proprement dite que, aidé du cerveau central, j’ai pu comprendre ce que sont les extraterrestres, ce qu’ils veulent, à quoi ils me destinent et quel doit être mon avenir. Dès le début j’ai parlé de l’inquiétude probable des mes parents. J’ai reçu une réponse très concise dans le genre « Ne vous inquiétez pas trop sur ce qui se passe sur Terre et de votre famille, la vie sur cette planète y est très courte. Votre avenir ici sera bien meilleur ». Je vais te résumer ci-après le principal.

    Cher lecteur, les mots employés ci-après par mon père ne sont sans doute pas très scientifiques, mais cette lettre qui a sans doute été écrite en 1984-1985 relate des souvenirs s’étalant de 1928 à 1931!

    DIEU

    Pour les extraterrestres, parler de Dieu, c’est parler du Cosmos.

    Voici ce qu’ils en disent. Pour nous, ce que vous appelez Dieu est information. Nous l’avons démontré par les mathématiques. Cette information est préexistante à la création actuelle.

    Par l’observation du vivant, nous savons aussi que cette information est orientée, même si son agencement dans le temps de chaque planète est aléatoire. C’est cette information qui fait exister le Cosmos, à la fois éternellement et d’une manière cyclique. Il y a en effet un avant la création éternelle actuelle.

    Le Cosmos fonctionne comme suit : Le départ de la création actuelle est une explosion d’énergie-matière finie. L’énergie et la matière c’est la même chose. Cette énergie-matière est en expansion, créant en conséquence les galaxies, des soleils, des planètes et le vivant. Vous comme nous sommes des morceaux de cette énergie-matière. Cette expansion s’accélère continuellement. Un moment viendra où d’aucune planète on ne pourra voir un autre soleil ni même une autre planète. Les soleils, de toute façon, s’éteindront au fur et à mesure qu’ils auront brûlé toute leur énergie. La quantité d’énergie-matière étant finie et éternelle, elle continue d’exister, mais se transforme. Lorsque tous les soleils seront éteints, l’énergie-matière du cosmos se concentrera en un point immatériel qui est information. C’est un cycle éternel création-expansion-compression-création. Bien entendu, chaque soleil qui s’éteint est une fin du monde partielle pour ses planètes.

    Rassurez-vous, le Soleil de la Terre durera encore longtemps et la Terre aussi sauf accident. Ce sont ces possibilités d’accidents que nous sommes en mesure de prévoir dans notre environnement. Par exemple, nous avons pu prévoir la fin de notre planète et partir à temps. Reste des questions que nous n’avons pas résolues.

    Certains êtres vivants sur diverses planètes pensent que Dieu est extérieur au Cosmos. Dans ce cas, même s’il n’est pas possible de changer l’information initiale, on peut améliorer l’agencement des codes d’information à l’intérieur d’un cycle par la prière, par des rites et par la connaissance et le travail. En effet, par l’observation on peut remarquer qu’un des codes de l’information semble être la conception d’un Dieu, ce qui ne prouve pas son existence. Nous, nous pensons que Dieu est à la fois Information et Cosmos et qu’en conséquence nous pouvons améliorer la vie dans le Cosmos d’une manière rationnelle et logique par la connaissance et le travail. Nous pensons pouvoir, avant la fin de ce cycle, intervenir dans l’information. Nous y travaillons.

    Les vaisseaux – à quoi servent-ils ?

    Faute de point de repère dans l’espace, je ne sais pas où se trouve « mon » vaisseau, mais ce que je peux déduire, c’est qu’il est soit proche, soit à l’intérieur du système solaire. Il n’est pas matériel dans le sens où nous l’entendons. En effet, son enveloppe extérieure est pure énergie-matière comme ils disent. On ne peut le voir de l’extérieur. Il est donc invisible de notre planète. De l’intérieur il est immense, mais comme les extraterrestres peuvent dilater ou compresser l’énergie, je doute qu’il soit possible de déduire sa présence dans le cosmos par ses effets sur son environnement.

    Il faut beaucoup d’énergie pour les besoins des extraterrestres, mais elle ne manque pas car il y a beaucoup de soleils dans le cosmos.

    Les extraterrestres ont quitté leur planète il y a des milliers d’années (équivalent terrestre) pour se réfugier dans des vaisseaux, car une collision avec un corps céleste était prévue depuis longtemps. Il existe plusieurs vaisseaux, comme une escadrille qui n’a pas toujours été positionnée au même endroit.

    Ces vaisseaux se partagent la surveillance de l’environnement de « l’escadrille » par la surveillance des planètes proches. Il s’agit d’interception d’émissions de toutes sortes, mais aussi d’envoi et de récupération « d’espions » sur la planète considérée.

    Pour la Terre et pour des raisons de commodité et d’efficacité, il s’agit en général d’anciens Terriens. Certains vivent avec les extraterrestres depuis des milliers d’années. Plusieurs sont en cours de mutation de leur vivant et ressemblent de plus en plus au véritables extraterrestres. Leur morphologie change. Beaucoup n’ont quasiment plus d’organes génitaux par exemple.

    Mon vaisseau est en charge de la surveillance de notre système solaire et donc de notre Terre. Les mots que j’entendais le plus souvent en consultant le cerveau central sont rationnel ou logique et pour les extraterrestres il n’est pas rationnel d’intervenir d’aucune manière dans la vie d’une planète ou de ses habitants, ni même de se faire connaître. Si cela arrive par accident, le témoin est enlevé et transporté au vaisseau. Il pourra y vivre et, s’il le veut, participer aux recherches.

    Cependant, il existe d’autres extraterrestres venants du grand ailleurs. Avec certains, le vaisseau peut communiquer, avec d’autres non. Mais cela ne semble pas inquiéter mes extraterrestres. Ces inconnus ne semblent être que de passage, si j’ose dire. Ils ne paraissent s’intéresser à la Terre qu’à titre de collecte de renseignements. Il est possible qu’ils soient à l’origine des observations relatées par les médias de la Terre. Ce n’est pas le problème de mes extraterrestres. Les miens savent tout ce qui se passe sur Terre. Ce qu’ils ne savent pas, les « espions » peuvent compléter les manques. Ils peuvent ramener au vaisseau livres et journaux. Ils ramènent également des objets, ou pour les Terriens à bord, des échantillons alimentaires à reproduire et aussi toutes sortes de choses et de renseignements pour enrichir le cerveau central qui est commun à tous les vaisseaux et accessible à tous, y compris aux Terriens et dans la langue de leur choix.

    Si un Terrien n’a pas une bonne instruction à son arrivée, les extraterrestres l’éduquent en commençant par la maîtrise de sa propre langue avant de l’initier à la manipulation du cerveau central. Ce fut mon cas. C’est ainsi que l’on peut connaître le passé comme le présent de la Terre dans tous les domaines, mais aussi tout ce qui est répertorié de n’importe quelle autre planète. Concernant l’étude du vivant, il y a cependant des choses qu’ils ne comprennent pas très bien pour le moment. Par exemple, concernant la Terre, ils constatent, mais ne comprennent pas, l’utilité de la diversité du vivant conscient. Ils en connaissent le processus, mais se posent la question du pourquoi cette information spéciale pour la Terre. Ils étudient nos émotions aussi et eux ne semblent pas en avoir. Ils sont rationnels, point.

    Le concept de nations différentes leur est étranger et ses conséquences, comme celle de langues différentes. Il semble que sur toutes les planètes visitées, il n’y ait qu’une unique vie consciente, lorsqu’elle existe bien entendu. Il n’y a donc qu’un seul peuple sur une planète. Pas de nations différentes et une seule « langue ». Le concept de démocratie n’est pas très bien appréhendé non plus. Pour eux, pour chaque problème il ne peut y avoir qu’une seule réponse possible, et c’est celle qui est la plus rationnelle et logique. Si un problème se pose, les extraterrestres n’ont pas besoin de communiquer entre eux, tous sans exception trouvent en même temps la seule réponse possible. Voilà pourquoi aussi la Terre les intéresse.

    Santé- longévité

    Bien qu’ils essaient de parvenir à connaître la totalité de l’information initiale pour pouvoir peut-être la manipuler, les extraterrestres savent qu’ils n’échapperont sans doute pas à la fin du Cosmos. En attendant, ils vivent très très longtemps. Ils sont partis de leur planète il y a des milliers d’années si l’on raisonne en temps terrestre, et depuis, aucun n’est mort, dit le cerveau central. Un point noir, pourtant : il est arrivé, rarement, mais il est arrivé que des navettes ne soient jamais rentrées au vaisseau. Il n’y a aucune explication pour le moment. Ils sont donc, à l’intérieur de leurs vaisseaux, toujours le même nombre. Combien sont-ils ? Des milliers, des millions ? Impossible de savoir. Comment font-ils pour ne pas vieillir, ni eux, ni les Terriens « prisonniers consentants »? Il en est de même pour les autres entités conscientes venant d’autres planètes, habitants d’autres vaisseaux.

    Tous les habitants des vaisseaux bénéficient de la même longévité, même si certains ont besoin de respirer, soit d’autre chose pour vivre. Ceux qui parmi les Terriens sont là depuis des milliers d’années finissent par acquérir des changements. Ils mutent de leur vivant. Certains organes s’atrophient puis disparaissent. Il n’y a jamais de décès ni chez les extraterrestres ni chez les Terriens, et c’est la principale raison pour laquelle aucun de ces derniers ne veut retourner sur Terre.

    Dans le vaisseau il y a la même gravité que sur Terre. Peut-être le vaisseau tourne-t-il sur lui-même. On ne peut aller dans les locaux des extraterrestres, mais on peut les voir et ils se déplacent comme nous sans flotter. J’ai déjà eu l’occasion de te dire que les extraterrestres ne s’alimentent pas, ne dorment jamais, ne respirent pas et ne se reproduisent pas non plus. Leur aliment, c’est l’énergie. En permanence ils reçoivent l’énergie nécessaire. Pour eux comme pour nous, les corps sont analysés en permanence sans que le sujet ne s’en rende compte, et les besoins sont satisfaits aussitôt. Pour nous les Terriens nous nous alimentons normalement, mais nous bénéficions aussi d’un complément d’énergie.

    Aucune maladie ne peut se déclarer sans qu’en amont un manque ne soit satisfait à temps. Neurones ou toutes autres cellules sont réparés ou changés à temps, ce qui supprime le vieillissement. Les extraterrestres peuvent tout faire, même changer un cerveau et y injecter la mémoire ancienne.

    Concernant la mémoire, il semble qu’il y ait une limite à son contenu. En effet, il arrive que le cerveau central indique à certains sujets qu’ils doivent « déposer » provisoirement leurs souvenirs les plus anciens dans le cerveau central. A tout moment, s’ils en éprouvent le besoin, ils peuvent y avoir accès par le cerveau central. Mais tout le monde aussi, car dans les vaisseaux tout est commun, les renseignements aussi. Voilà ce que je peux te dire au sujet de la santé.

    Encore un mot pour finir, lorsqu’une navette va sur la Terre, en général à bord il y a d’anciens Terriens, principalement pour des raisons physiologiques comme la respiration par exemple.

    En mission sur Terre

    L’année terrestre 1931, par le mur d’énergie, un extraterrestre m’a demandé si j’acceptais de revenir sur Terre pour un peu de temps, le vaisseau manquait de correspondants sur cette planète. J’étais assez fier d’être digne de cette mission, tout en sachant bien que ma désignation était la plus rationnelle, car je connaissais encore bien la vie sur Terre et n’étais pas connu, sauf de mon ancien entourage familial. J’ai donc accepté, spécifiant seulement que je ne voulais pas partir trop longtemps et risquer d’y mourir. On m’a donc réinculqué le patois que je commençais sérieusement à oublier. C’est ainsi que peu après, je me suis retrouvé en compagnie de deux autres Terriens et d’un extraterrestre dans le même type de navette que lors de mon enlèvement. L’extraterrestre avait un local séparé, toujours à cause de l’air dont nous, nous avions besoin. Le processus fut le même qu’à mon départ de la Terre. Réduction instantanée de l’engin, « gélatine » partout à l’intérieur, traversée du mur d’énergie extérieur du vaisseau et léger endormissement. À l’approche de la Terre, fonte de la « gélatine » et posé dans un pré entouré d’arbres. Curiosité pour moi, mais finalement peu d’émotion.

    J’avais déjà beaucoup changé et avais tout à fait l’impression d’être en voyage dans un pays étranger. Comme convenu, un homme m’attendait avec une valise. J’ai traversé la paroi de la navette et il m’a remis aussitôt des vêtements, car j’étais nu. Pendant que je m’habillais, dans un éclair de toutes les couleurs, la navette s’est rétrécie et est repartie en silence à grande vitesse. Je ne pouvais la suivre des yeux, elle était bien trop petite. Je sais, mon cher R., on dirait l’histoire de Cendrillon, mais c’est comme ça. Ce monsieur très sympathique m’a remis ce qui était prévu.

    Une carte marquée de l’emplacement de l’atterrissage et les dates et heures des prochains contacts avec lui, toujours la veille de l’arrivée d’une navette. En gros tous les trois mois. La date d’arrivée d’une navette servant de contact de rattrapage en cas de problème. L’endroit prévu était celui où nous étions, un lieu-dit Le Planty près d’un village appelé Buxerolles dans le Poitou. Dans la valise se trouvait un gros tas de billets de banque, pour me permettre de vivre. Il prit note de mon adresse chez mes parents, puis m’a remis une feuille de papier concernant ma mission.

    C’était facile. Essentiellement, il s’agissait d’acheter des livres de mathématique et de physique les plus récents possible, et de ramasser des échantillons de plantes diverses. Cela, étant fils de paysans, je connaissais bien. Pour les livres de sciences, j’étais moins connaisseur, mais je ferais de mon mieux. Après une poignée de main, nous nous sommes séparés et j’ai pris le train à Poitiers pour rentrer chez mes parents dans les environs de Lusignan. C’est ainsi qu’un matin, je suis arrivé à la ferme des parents, valise à la main. Quelle « engueulade » ! Mais enfin ils étaient bien contents. Les récriminations concernaient surtout le fait que les vaches étaient rentrées toutes seules à la ferme, ce qui aurait pu causer des accidents ou des dégâts dans les champs des voisins.

    Après des commentaires acerbes concernant ces jeunes de maintenant dont on ne sait plus ce qu’ils ont dans la tête… etc., tout est rentré dans l’ordre d’autant plus facilement que j’avais bien précisé que j’avais toujours travaillé de fermes en fermes et avais donc un pécule. Après avoir acheté, pour le prouver, du tissu noir pour les jupons de ma mère et une montre pour le gousset de mon père, plus personne ne parlait plus de ma disparition. Et puis je suis parti au service militaire et j’ai connu ta mère.

    En 1933 nous nous sommes mariés et tu es né l’année suivante. Ce mariage, je savais que ce n’était pas la chose à faire, mais je pensais pouvoir faire vivre une famille et continuer ma mission sans que mon correspondant le sache. Je m’étais attaché à ta mère et à toi, mais j’avais aussi l’intention de ne pas vivre une toute petite vie sur Terre. En fait, je pensais pouvoir vivre avec vous jusqu’à un âge avancé avant de regagner le vaisseau. Il fallait choisir entre une vie courte avec ta mère et toi ou vivre longtemps dans le vaisseau, ce qui était impossible. Je savais aussi que je n’étais pas à l’abri d’une imprudence et qu’il n’était pas rationnel de dévoiler aux Terriens l’existence des extraterrestres. En 1934, nous sommes partis vivre à Poitiers.

    A ta mère, j’ai raconté que mes parents m’ayant remis un pécule, nous pouvions louer un logement et m’acheter une petite moto. Ensuite, j’ai été embauché comme manoeuvre dans le bâtiment. Comme les ouvriers logeaient sur place, près des chantiers répartis dans tout le Poitou, et que les manoeuvres n’étaient pas utiles tous les jours, j’avais suffisamment de liberté pour remplir ma mission, surtout avec la moto. Je pouvais aller dans les champs ramasser des échantillons de cultures nouvelles, par exemple. L’achat des livres était un peu plus difficile pour moi, car malgré une petite formation sur les sciences sur Terre, je n’y connaissais pas grand chose. Je fouinais chez les libraires, mais mes habits d’ouvrier me rendaient un peu suspect. Pour éviter cela, il m’est même arrivé de voler des livres à la bourse du travail de Poitiers qui avait une bibliothèque très fournie en livres de science, mais n’était que très peu fréquentée par les ouvriers. En fait, j’y étais toujours seul. Je donnais toujours chaque mois à ta mère un peu plus d’argent que la moyenne des autres ouvriers, ce que j’expliquais par les heures supplémentaires.

    Mon argent se trouvait dans la valise fermée à clé, sur l’armoire. Elle était sensée contenir mes souvenirs d’enfance et le soi-disant pécule de mes parents. Je savais que ta mère n’oserait jamais l’ouvrir, et encore moins demander à la mienne combien elle m’avait donné. Ce qui m’arrangeait bien aussi, c’est que ta mère disait toujours qu’il ne fallait pas toucher à cet argent, mais le garder, car on ne savait pas ce que l’avenir nous réservait. En effet, tout le monde pressentait la guerre. Pour ce qui me concerne, je ne savais pas vraiment si mon contact me donnerait encore de l’argent. Ma moto ayant rendu l’âme, je me suis acheté une mobylette soi disant à crédit, ce qui inquiétait ta mère.

    Mes contacts avec le même monsieur avaient lieu sans problème. Je ne me perdais plus pour retrouver le pré la nuit. Nous fraternisions un peu plus à chaque visite. Je savais maintenant qu’il connaissait bien le vaisseau et qu’il venait de Belgique car en général ses contacts avec les divers correspondants comme moi avaient lieu en Belgique.

    La plupart des atterrissages de navettes avaient lieu dans ce pays. C’était, semble-t-il, la plaque tournante des renseignements pour l’Europe. Je remettais ma collecte, prenais une nouvelle commande, et après une conversation de quelques instants, je repartais. Je n’ai jamais eu le courage d’informer mon correspondant de mon mariage et de ta naissance. Arrivé sur la route, il m’arrivait de regarder le ciel dans l’espoir d’apercevoir l’arrivée d’une navette au cas où elle arriverait la nuit même et non le lendemain comme prévu, mais je n’ai jamais rien vu. Et les choses ont continué comme cela jusqu’en 1942, et nous étions en pleine guerre.

    La France était coupée en deux. Le Poitou était en zone occupée, et se déplacer devenait dangereux. Mon contact avait encore plus de problèmes que moi pour se déplacer, et m’a averti qu’il était plus prudent pour nous de rentrer au vaisseau. Ce dernier allait s’approcher de la Terre pour récupérer en un seul voyage tous les correspondants avec une multitude de navettes. C’est à ce moment que je l’ai informé de ma situation, et que j’avais cherché à gagner du temps. Il m’a mis en garde gentiment, m’expliquant que ce n’était pas prudent pour moi de rester. En effet, je risquais de tomber malade et mourir sur Terre. Je pouvais aussi être imprudent et laisser entendre par inadvertance que j’étais en contact avec des êtres venus d’ailleurs. On n’aurait pas manqué de m’enfermer dans une maison de fous jusqu’à la fin de mes jours. On ne disait pas hôpital psychiatrique à l’époque. Dans ce cas, personne ne pourrait rien pour moi. Aucune navette ne pourrait me localiser.

    C’était le bon moment pour partir, disait-il, cela ne paraîtrait pas bizarre, car à cette époque beaucoup de gens disparaissaient, soit à cause des bombardements, soit étaient arrêtés par les Allemands. Après quelques allusions à ta mère concernant l’argent qu’elle pourrait prendre au cas où il m’arriverait malheur, j’ai pris ma décision et au rendez-vous suivant, j’ai informé mon correspondant que j’étais prêt à partir. Quelques jours après, nous partions. Cette fois, pas de gélatine, le vaisseau était tout près de la Terre et en quelques minutes nous étions à bord. J’étais content, mais j’avais le coeur gros.

    Second séjour dans le vaisseau

    A bord du vaisseau, j’ai repris ma vie d’avant et au fil du temps, les événements de la Terre me concernaient de moins en moins. J’étudiais beaucoup pour comprendre moi aussi les secrets de l’Univers. Un seul but pour tous : accéder à l’information initiale avant la fin du cycle et espérer acquérir ainsi l’immortalité. Mais avant de vraiment participer aux recherches, il me faudrait sûrement plusieurs centaines d’années terrestres pour assimiler les informations données, soit par les extraterrestres, soit par le cerveau central, soit aussi quelquefois par des survols en navette de planètes inconnues.

    C’est ainsi que je me souviens d’une planète, qui sans nul doute était habitée, le cerveau central qui recevait les analyses le confirmait. Pourtant, il n’y avait aucune trace au sol. Jamais n’a été détecté un être vivant en déplacement. Pouvait-il exister du vivant invisible ? Ce vivant vivait-il dans les profondeurs de la planète ? Au moment où j’écris, je suppose que cette planète est toujours à l’étude.

    A propos de voyages dans l’espace et avant qu’il ne soit trop tard, je vais essayer de te donner quelques explications sur ces voyages. Pour cela, il me faut parler du Cosmos.

    Pour les extraterrestres du vaisseau, les voyages dans le Cosmos ne dépendent ni de la vitesse de la lumière, ni de la gravité des corps célestes, ni du temps et ni de l’énergie utilisée pour pousser une fusée.

    L’Univers est en expansion. De plus, cette expansion s’accélère continuellement. Il est donc illusoire de croire que l’on peut, avec une fusée quelle que soit sa puissance, rattraper un système qui s’éloigne et accélère à des vitesses qui peuvent être supérieures à la vitesse de la lumière dans un temps local.

    En effet, plus la « taille » d’un objet est importante, un système autour d’une étoile par exemple, plus son temps propre est lent. De même plus un objet est petit, plus son temps propre est rapide.

    En raison de cette constatation, les extraterrestres ont trouvé un moyen de voyager dans l’espace-temps. Ils se servent de l’infiniment petit. Il existe peut-être d’autres moyens. C’est pourquoi les extraterrestres ne veulent pas perturber la vie sur une planète habitée.

    Si relation il y a entre deux civilisations, la moins évoluée va copier celle de la plus en avance. De ce fait, elle ne se tourne pas vers des recherches originales. Même une civilisation moins avancée peut trouver une direction de recherche à laquelle les extraterrestres n’ont pas pensé. C’est difficile pour moi de t’expliquer ces choses, car les concepts scientifiques des extraterrestres et ceux de la Terre sont différents et les mots me manquent.

    Pour les extraterrestres, le Cosmos est comme un ballon qui non seulement grossit sans arrêt, mais ce grossissement s’accélère en permanence. A l’intérieur se trouve l’information initiale, pensent-ils.

    Mais il y a une différence entre la représentation terrienne du Cosmos et celle des extraterrestres. Pour les Terriens, les galaxies, visibles ou non, c’est le Cosmos, dont le système solaire fait partie. Pour les extraterrestres c’est, si tu veux, comme la peau d’un ballon. Les galaxies sont sur la peau de ce ballon. Notre système solaire aussi bien entendu.

    Ces galaxies, avec de grandes distances entre elles, sont étagées au-dessus de l’intérieur du ballon. A l’intérieur du ballon, l’espace, le temps, les distances sont fluctuants. Pour aller d’un point à un autre sur la peau du cosmos, il faut passer par l’intérieur du ballon. Le moyen c’est l’infiniment petit qui seul peut réduire l’espace-temps.

    Imagine un objet de la taille d’une ville par exemple, dont on réduirait le volume en un point presque immatériel. La ville n’est plus ni visible ni détectable. Pourtant elle existe et possède encore un résidu de son propre espace-temps. Si un vaisseau ou une navette est réduit en un point immatériel, l’un ou l’autre peut traverser la peau du cosmos et voyager sur de grandes distances quasi instantanément et dans son propre espace-temps très court. C’est une sorte de compression d’énergie, si tu veux. J’espère avoir le temps d’y revenir et essayer de t’expliquer comment les extraterrestres procèdent, à la fin de cette lettre.

    Fin de l’aventure ?

    Dans le vaisseau, j’étudiais toujours beaucoup. C’était un vrai plaisir. Par curiosité je voulais tout savoir. Grâce aux émissions radio de la Terre, je savais un peu ce qui s’y passait, mais j’étais de moins en moins intéressé. J’assimilais doucement les concepts scientifiques des extraterrestres, tout en étudiant le néerlandais, avec la vague idée d’exécuter peut-être quelques missions de correspondant sur Terre.

    Début 1945, les extraterrestres considérèrent que les conditions étaient favorables pour envoyer de nouveau des correspondants en Europe. Les envoyés passeraient inaperçus en raison des mouvements de population très importants. On me demanda si j’acceptais de retourner sur ma planète. Je ne m’y attendais pas, mais j’acceptai. Il me faudrait encore jouer mon rôle, et c’est au sein de ma famille que je serais le mieux intégré afin de ne pas attirer l’attention.

    Toujours cette obsession de ne pas perturber les habitants de la Terre. Ce fut donc le retour à l’endroit habituel, mais ce n’était plus le même correspondant. Cette fois, il m’habilla d’un bleu de travail et d’une veste de soldat américain. J’avais aussi une petite valise avec beaucoup d’argent, des billets neufs, et dans les musettes, du linge et des journaux récents contenant des articles sur le retour des prisonniers et déportés. Mon correspondant m’a informé de la date du futur contact, et je suis arrivé la nuit suivante chez nous. Je pense que tu t’en souviens car il me semble que tu bavais d’admiration devant ma veste américaine.

    L’argent posait un problème, pendant le trajet à pied de Buxerolles à Poitiers, j’ai eu le temps de trouver une explication. Après avoir confirmé à ta mère que les Allemands m’avaient arrêté en ville en 1942, puis envoyé le jour même en Allemagne travailler dans une usine de munitions, sans autre explication que celle donnée par eux, à savoir la nécessité de remplir un train en partance, personne n’a mis en doute mon histoire.

    Pour l’argent, j’ai raconté l’histoire suivante : au cours d’un bombardement, le groupe de Français de l’usine s’était réfugié dans une ancienne caserne de la ville, supposant que détruite, elle ne le serait pas de nouveau. Dans les gravats, nous avons trouvé un coffre éventré, bourré d’argent de tous les pays. Nous nous sommes partagé l’argent français et avons attendu l’arrivée des Américains. C’est passé comme une lettre à la poste. Par contre, un peu plus tard, la radio et les journaux annonçaient que les billets devaient être changés. Au-dessus d’une certaine somme, il faudrait en justifier l’origine. Cela, je ne l’avais pas prévu. Impossible de contacter mon correspondant avant la date prévue de l’échange. Au contact suivant, supposant que mon correspondant devait être au courant, j’ai apporté les anciens billets. Il avait en effet tout prévu. Nous avons brûlé les billets anciens dans le pré, et il m’a remis un autre paquet de billets nouveaux. À ta mère, j’ai dit que mon patron avait un moyen de les changer après la date obligatoire et qu’il avait pu me changer les miens. Ta mère semblait douter, mais n’a rien dit.

    Je me souviens aussi, mais je ne sais plus si c’est à la même époque, les journaux faisaient grand cas des explosions atomiques sur le Japon. Cela me semblait important d’en discuter avec mon correspondant. Les extraterrestres ne pouvaient qu’être au courant. Mais je voulais savoir si je devais orienter mes recherches de livres scientifiques dans cette direction et ne voyais pas très bien comment faire à partir d’une petite ville française. J’ai donc abordé le sujet avec mon contact au rendez-vous suivant. À lire les journaux français, il me semblait que c’était une affaire très importante et dénotait une avancée considérable de la science sur Terre. Mais j’ai été surpris de sa réponse. Il m’a dit en résumé qu’il n’y avait pas de demandes particulières des extraterrestres à ce sujet. Pour eux, c’était l’aboutissement normal d’un certain programme de recherche propre aux Terriens. Ils n’en faisaient pas grand cas. Au pire, me disait mon correspondant, une certaine forme de civilisation pouvait disparaître, mais l’humanité ou la Terre, sûrement pas.

    Notre point de contact devait être changé. En effet, le pré habituel était cerné de plus en plus par de nouvelles constructions. L’endroit ne permettait plus l’arrivée d’une navette en toute discrétion. Le prochain rendez-vous aurait lieu dans la région toulousaine (carte à l’appui). Pour les suivants, ce n’était pas encore fixé. La région toulousaine, c’était loin et ça ne m’arrangeait pas. Et puis nous étions maintenant en 1979, j’en avais un peu marre de cette vie sur Terre. À part mes missions, je n’avais pas grand chose à faire. Pour m’amuser j’apprenais un peu de swahili car j’avais souvenance que tu avais été en Afrique.

    (NOTE DE SON FILS : Il apprenait dans un livre je suppose. Par ailleurs il devait faire allusion à mon séjour au Niger (1967) ou au TFAI (Territoire français des Afars et des Issas) entre 1969 et 1971, bien que dans ces deux pays on parle peu en swahili.)

    Et puis tu étais casé depuis longtemps et ta mère pourrait vivre avec le reste de l’argent. Je prenais de l’âge sur Terre. J’avais quelques petits ennuis de santé. Bien que je savais qu’au vaisseau on me redonnerait une bonne santé et que je pourrais débarrasser ma mémoire des scories inutiles, il ne convenait pas que je traîne sur Terre trop longtemps. Bref, je devais fixer avec mon correspondant la date de mon retour définitif au vaisseau. Hélas, les choses ne se sont pas déroulées comme prévu. J’avais pris mon billet de train pour Toulouse depuis longtemps. Mais le jour du départ coïncidait avec un changement d’horaires. Si bien que j’ai raté le train. Arrivé à Toulouse, je suis allé dans un hôtel pour attendre le rattrapage, qui comme toujours était la nuit suivante du rendezvous. J’espérais même partir avec cette navette. Mais le soir-même, à l’hôtel, j’ai eu un malaise, début probable de la maladie mortelle dont je suis maintenant atteint. Je me suis réveillé à l’hôpital de Toulouse, bien après l’heure de la navette. Ce fut pour moi une catastrophe.

    De retour à Poitiers, je ne cessais de me torturer l’esprit pour trouver comment joindre mon correspondant dont je ne connaissais ni le nom ni l’adresse. Lui ne m’avait jamais demandé la mienne. Je n’avais rien dit à ta mère dans l’espoir que mes amis extraterrestres trouveraient le moyen de me localiser. Finalement j’ai pris la décision de te laisser une trace de mon histoire, sans te le dire cependant car j’espère toujours qu’ils viendront me tirer de là d’une manière ou d’une autre. Il me reste encore beaucoup de choses à te dire. J’en viendrai à bout « 

    La lettre de mon père s’arrête là. Il semble qu’il soit décédé avant de la finir.

    En matière de conclusion provisoire

    En 2003, pour des raisons d’âge, j’ai cessé toutes mes activités humanitaires. Mon épouse et moi sommes rentrés définitivement en France. J’ai appris à vivre normalement, sans penser perpétuellement à la lettre de mon père. Il n’empêche que j’attendais ce moment pour essayer d’élucider le mystère que cette lettre me posait. D’Afrique, ce n’était pas possible. La presse locale ne s’intéresse qu’à la politique, et elle n’a en brousse ni correspondants ni même de lecteurs. Même si quelqu’un avait vu un OVNI, il n’y aurait aucune chance que le fait fasse l’objet d’un article. En brousse, les visions bizarres, tout le monde en est persuadé, sont choses courantes et oeuvre de sorciers. La sorcellerie en Afrique est une chose reconnue comme réelle et n’étonne personne, sauf les blancs, mais on évite d’en parler devant eux par peur des moqueries.

    Ce n’est donc qu’en fin 2003 et début 2004 que j’ai pu commencer à parler de cette lettre à plusieurs personnes. Mon but était de savoir comment on appréhendait le phénomène OVNI en France. Aux amis, j’ai montré les feuillets manuscrits de mon père. Ces derniers sont maintenant en très mauvais état, les ayant toujours gardé sur moi, mais enfin ils sont encore lisibles. En général, les amis proches m’ont dit que mon père avait voulu me faire un canular. C’est une objection valable, mais j’imagine mal un mourant écrire un canular à son fils.

    Après avoir tapé l’extrait du manuscrit pouvant intéresser d’autres que moi, j’en ai envoyé quelques exemplaires à différents magazines pour leur demander de bien vouloir le publier sous forme d’article. Le service était gratuit, mon but n’était, par ce moyen, que d’essayer d’entrer en contact avec des personnes mieux informées que moi. Aucun magazine ne l’a publié. Pour rédiger un livre, l’article me semblait trop court.

    Au bureau de tabac, le hasard voulut que mon attention soit attirée par quelques magazines parlant de Mars. Certains d’entre eux se référaient, concernant les OVNI, à une revue (Lumières dans la nuit) consacrée à divers phénomènes inexpliqués. Un de ces magazines a bien voulu me communiquer l’adresse de cette revue. Contacté, le directeur m’a adressé gentiment quelques exemplaires de sa revue afin que je me fasse une idée de son sérieux. A vrai dire, LDLN n’est pas une revue scientifique, mais une suite de témoignages venant de tous pays. Mais, bon point pour son directeur, si un témoignage lui semblait suspect, il l’écrivait nettement. Je suis donc allé le voir et nous avons convenu qu’il écrirait un article dans un de ses prochains numéros.

    (NOTE : La revue ‘Lumières dans la Nuit’ l’a finalement publié dans son numéro de décembre 2004)

    Mais surtout il m’a appris beaucoup de choses. Par exemple, j’ai découvert qu’il existait une littérature consacrée aux OVNI et qu’il existait beaucoup d’associations ufologiques.

    Enfin, il m’a conseillé la lecture de trois ou quatre livres traitant de ce sujet. J’ai donc acheté et lu les livres en question et… suis resté sur ma faim. Comme sur LDLN, le contenu de ces livres n’est en général qu’une suite de témoignages difficilement vérifiables. À ce jour, m’a-t-il semblé, aucune preuve matérielle ne vient confirmer l’existence des OVNI.

    D’autres livres plus sérieux défendent la thèse d’un complot international pour étouffer ce genre d’affaires et discréditer les témoins décrivant l’atterrissage ou le passage d’un OVNI. À l’origine de ce complot, il y aurait les gouvernements, la presse et les scientifiques. Le but serait de ne pas affoler la population. Pourquoi pas ? Un de ces livres est très bien argumenté à partir de documents officiels américains déclassifiés. Il semble prouver cette thèse.

    J’ai quand même de la peine à croire que les gouvernants arrivent à empêcher depuis si longtemps les médias de traiter ce genre de sujet, sauf sur le mode ironique. Si vraiment les gouvernants de tous pays arrivent à occulter ce genre d’information, ils prennent un gros risque. Que leur arrivera-t-il lorsque l’évidence sera là ? Il me paraît curieux qu’un ancien président américain par exemple, au courant de la présence sur Terre d’extraterrestres, n’écrive pas la vérité la retraite venue, ou de manière posthume. Pour les scientifiques, la loi du silence est possible. L’esprit de corps est fort, et remettre en question leur formation et leurs certitudes est impensable. Cependant, comme eux, je suis dubitatif à la lecture de certains témoignages relatant des faits insolites, comme l’atterrissage ou le passage d’un OVNI. Les renseignements ne sont pas très précis. Apparemment, les OVNI adorent la brume et la nuit et préfèrent les endroits exotiques, loin de tout. Les témoins sont souvent des gens peu éduqués ou des enfants. C’est dommage. Je rêve d’un OVNI qui se pose place de la Concorde à Paris et si possible de jour.

    À ce jour, voici donc ce que je crois. Je n’en ai pas de preuves, mais je pense que les extraterrestres existent et qu’il n’est pas impossible qu’ils nous visitent. C’est ma conviction, tout simplement pour des raisons statistiques. Sur les milliards de milliards de planètes, il serait bien étonnant qu’aucune autre que la nôtre soit habitée. Je veux bien convenir cependant que si habitants il y a, ils ne sont pas tous forcément plus avancés scientifiquement que nous. Mais sur le nombre, d’autres doivent l’être.

    Nos scientifiques pensent que pour qu’il y ait de la vie il faut de l’eau, du gaz carbonique, que sais-je encore. Dans notre système solaire peut-être, mais qui peut prouver que sur d’autres systèmes il en soit de même ? C’est un postulat, rien de plus. Ils objectent aussi les distances. C’est vrai. Mais peut-être est-il possible de voyager dans le Cosmos autrement que les Terriens l’imaginent.

    Et puis j’ai reçu un coup de téléphone.

    C’était quelques jours après avoir vu le directeur de LDLN, bien que je n’y vois aucune relation de cause à effet. Peut-être était-ce la blague d’un plaisantin. En tout cas, ce coup de téléphone m’a paru curieux. Je vais essayer de me le remémorer le plus exactement possible pendant que la teneur en est fraîche dans ma mémoire, car il est évident que je n’ai pas un magnétophone en permanence à côté du téléphone.

    En voici la retranscription:

    - Bonjour, vous êtes Monsieur O. ? Sur ma réponse affirmative, mon interlocuteur continua : Excusez-moi de vous déranger. Mon nom ne vous dira rien, nous ne nous connaissons pas. Je voulais savoir si le prénom de votre père était bien G. ?
    - Oui effectivement, pourquoi, vous l’avez connu ?
    – OUI, très bien. Il y a longtemps que je cherche votre adresse.
    - Cher Monsieur, vous ne risquiez pas de trouver mon adresse, j’habitais à l’étranger. Où diable avez-vous connu mon père et que puis-je pour vous ?
    - Voilà, c’est un peu particulier. Il paraît que vous détenez une lettre de votre père et que vous avez écrit à plusieurs magazines pour la publier, c’est exact ?
    - C’est exact. Je l’ai trouvé curieuse. Mais comment savez-vous cela, vous êtes dans l’édition ?
    – Non, pas du tout, mais on me l’a dit. Je voulais savoir si c’est exact. Voyez-vous, nous avons appris la mort de votre père avec beaucoup de retard. Nous ne savions pas ce qu’il était devenu et nous sommes étonnés que votre père ait écrit une lettre. Au nom de l’amitié que je lui portais, me serait-il possible de la lire, car ce que vous voulez publier n’est peut-être qu’un extrait. Je serais très heureux si, avec votre permission, je pouvais la lire en entier, chez vous par exemple si vous n’y voyez pas d’inconvénient. Je peux me déplacer.
    – Vous n’êtes pas éditeur, dites-vous, je ne comprends pas très bien. En plus vous avez connu mon père. Vous êtes très vieux alors ?
    – Oui et non. Vous ne voyez pas qui je peux être ? SILENCE
    - Non. Attendez, ne seriez-vous pas vous aussi une sorte de correspondant comme écrivait mon père ?
    – Oui, c’est exact. LONG SILENCE
    – ALLO vous êtes toujours là ?
    - Oui. Écoutez, je suis un peu stupéfait et j’ai de la peine à vous croire.
    – Oui c’est possible. Mais n’ayez pas peur. Je ne vous veux aucun mal. Je voudrais seulement que vous renonciez à publier cette lettre. Le mieux serait de la détruire en ma présence. Mais si vous le voulez, je peux vous l’acheter très cher.
    - Écoutez Monsieur, la question n’est pas là. C’est une lettre de mon père et j’aimerais savoir quoi en penser. La publier, c’est pour moi l’opportunité de contacter des gens qui pourraient peut-être m’éclairer sur les questions que je me pose. Vous comprenez ?
    – Oui je comprends. Mais pensez à plusieurs choses. D’abord, on ne vous croira pas. C’est la meilleure des solutions. Mais le contraire est possible. Vous risqueriez d’affoler des gens. Ce n’est pas rationnel, vous y pensez ?
    – Oui, c’est possible, mais peu probable. Je vais donc essayer de la publier. Autre chose. Vous êtes peut-être un plaisantin, bien qu’il me paraisse curieux que vous connaissiez l’existence de cette lettre. Je pense que vous travaillez pour un magazine.
    - Non, non. Mais nous sommes très bien renseignés.
    – Au cas où vous seriez ce que vous prétendez être, puis-je vous poser quelques questions ? Je n’ai rien préparé, votre coup de fil me surprend.
    – Oui, une ou deux questions, si vous voulez.
    - Si vraiment vous surveillez les Terriens, on est en droit de s’inquiéter, non ?
    – Mais non. Les civilisations avancées, comme vous dites, ne sont pas dangereuses. Nous surveillons notre environnement, c’est tout.
    – Vous n’avez pas d’armes ?
    - Pas du tout. Nous pourrions pourtant par exemple créer des ouragans ou modifier votre climat, mais pour quoi faire ?
    - Ces cercles dans les champs, c’est quoi ?
    – Ça vous inquiète ? Il n’y a pas de quoi. D’abord ce n’est pas nous. Il s’agit d’autres civilisations qui envoient des sondes sur votre planète. Ils disent que les Terriens écoutent le Cosmos à la recherche d’autres civilisations. Nous leur avons expliqué que vous étiez plusieurs entités conscientes sur votre planète, dont les humains. Nous leur avons expliqué que les humains étaient sensibles à l’art et nous avons essayé de leur expliquer ce que c’était l’art. Alors pour vous faire comprendre qu’ils existent, certaines de leurs sondes impriment de l’art. Voilà tout.

    Crop circle de 110 m de long x 76 m de large apparu le 15 août 2002 à Pitt, près de Winchester dans le Hampshire (Royaume Uni). Le visage alienigène rappelle étrangement la description des habitants du vaisseau présentée dans l·article d·O. R. Quant au cryptogramme figuré sur le disque, Linda Moulton Howe l·a décrypté (Cf. notre page L·avertissement de Winchester) et lui a attribué la signification suivante :  »Prenez garde au porteurs de faux cadeaux et aux promesses bafouées. Beaucoup de souffrance mais il est encore temps. Il y a du bon ici-bas. Nous nous opposerons à la tromperie. », ce qui semble accréditer l·hypothèse de l·origine « hyperintelligente » de ce message.

    - Merci du renseignement.
    - Cher Monsieur, pensez à ce que je vous ai dit au sujet de la lettre de votre père. Ne perturbez pas vos semblables. Je reprendrai contact avec vous si vous le voulez bien, et peut-être pourrions nous nous voir. Merci de votre amabilité.
    - C’est ça. Au revoir, cher Monsieur.

    Ce coup de téléphone ne m’a pas fait avancer dans mes recherches.

    Cependant, la question est posée : nous surveille-t-on à ce point ? Y a-t-il vraiment consensus entre des gens qui savent et les autres pour cacher cette surveillance ?

    Diffusion originale : GREPI

    NOTE DU GREPI :

    Sans rapport direct avec ce récit, dans une lettre en provenance de Belgique et adressée à LDLN, un « correspondant » anonyme, Terrien ordinaire, déclare être lui même une sorte de guide et de conseiller de certains « visiteurs ». Il lui arrive de les accompagner dans leur engin, pour récolter des échantillons par exemple. Lors de rencontres fortuites avec des promeneurs, c’est lui, le guide terrien, qui explique la présence de l’engin par un exercice militaire pour rassurer et éloigner ces témoins indésirables. Lors de quelques rencontres rapprochées (RR3), des occupants d’OVNI parlant français avec un accent breton ou parisien ont été décrits. C’est tout simplement parce qu’il s’agit de guides comme lui, explique ce « correspondant ». GREPI

    L’auteur de ce texte désirerait entrer en relation avec des gens qui auraient vécu une expérience similaire à celle de son père et recherche des informations pouvant confirmer éventuellement son récit. Si, par exemple, l’une ou l’autre des personnes présentes à l’enterrement (« tous ces directeurs de ceci ou ces directeurs de cela ») venait à lire cette page, nous lui serions reconnaissants de contacter le GREPI !

    Vous pouvez écrire au GREPI  ICI – Ils transmettront.

    Source: Les Chroniques de Rorschach

  • BONHEUR ARTIFICIEL

    BONHEUR ARTIFICIEL

     

    Bonheur artificiel

    Tu ruisselles

    Sur les publicités bronzées

    Tu remplis les écrans de télé

    Tu nourris les civilisés

    Sonnez trompettes

    Le bonheur s'achète

     

    Au paradis du consommateur

    Les supermarchés sont gorgés

    De produits bien emballés

    Sur les rayons on butine

    Vas-y Claudine

    Achète, achète encore

    Plus t'en auras, plus tu seras

    Heu-reu-se

    Et si jamais tu déprimes

    Vite on te prescrira

    Une pilule rouge pour les nerfs

    Une pilule bleue

    Pour pas t'en faire

    Te voilà sérénisée

    Neuroleptisée

    Le nirvana tu l'as

    Sans même faire de yoga

     

    La chimie, quel progrès

    Te fait voler dans le ciel bleu

    Du paradis médicamenteux

    Quoi qu'il arrive tu as la solution

    T'as même pas besoin de payer l'addition

    Ton assurance payera pour toi

    La société te prend en charge

    La science médicale veille sur toi

     

    À tout instant on te dit ce qu'il faut faire

    On t'enseigne les bonnes manières

    Consomme ce qu'on te tend

    Efface tous tes tourments

    Avec des médicaments

    Les marchands de cache-misères

    Prennent soin de toi

    Tu es leur profit quotidien

    Leur Dieu c'est saint bénéfice

    Et leur credo c'est Soyez malades

    Nous avons besoin de vous !

    Mais si un jour tu te réveilles

    Qu'une envie te saisit

    De vivre par toi-même

    De ne plus servir la reine chimie

    Alors tu oseras éclater de rire

    Tu cesseras de souffrir

     

    Dans le monde du jeu et du plaisir

    Tu entreras avec le sourire

    Aux autres plus tu n'obéiras

    Ton roi, ce sera toi

    Ta reine, la santé

    Ton grand chambellan, la gaieté

    Et ta loi, la souveraineté

    Tu écouteras la voix sage

    De ton médecin intérieur

    Et un bonheur naturel

    Coulera dans ton sang épuré

    De tous les poisons du passé

     

    Dr Tall Schaller